Ce documentaire a choisi de promener son lecteur sans trop d'indications de navigation : absence de sommaire et/ou d'index, simple frise chronologique et glossaire à la fin…
Depuis sa découverte en 1994 jusqu'à sa révélation touristique (réplique grandeur nature en 2015), en passant par ses habitants, les Aurignaciens, jusqu'à sa nature géologique et les magnifiques dessins d'animaux que l'on y trouve, le lecteur avance dans la grotte. Il fait un pas de côté, recule parfois, et au final acquiert une appréhension globale et précise du Pont d'Arc.
Les pavés de texte sont de longueur optimale, écrits clairement mais sans simplification, précédés d'un sobre titre de couleur rappelant les illustrations. La valeur ajoutée de ces dernières est importante. Il n'y a aucune photographie, aucun dessin scientifique, mais une vision d'artiste – comme celle des hommes de la Préhistoire –. Très expressives et aux tons un peu assourdis (l'effet caverne ou l'effet teinture végétale ancestrale?), elles inventent des coupes de la grotte, superposent leurs couleurs pour créer les contours des images, lancent des traits et des points, mettent en scène hommes actuels et Aurignaciens de façon semblable. C'est réussi et intelligent.