Le deuxième tome débute avec la prise d’otages de l’ambassade des États-Unis, signant la rupture des liens avec les États-Unis. Marjane voit les universités se fermer pendant la révolution culturelle iranienne alors qu’elle projette de devenir chimiste. Ses parents, très engagés, manifestent contre l’intégrisme à l’occasion du décret du port du voile pour toutes les femmes iraniennes.
Le début de la guerre Iran-Irak (de septembre 1980 à août 1988) est lui aussi évoqué dans ce tome. Alors que les parents de Marjane sont en voyage en Espagne, ils apprennent que la guerre est déclarée. Marjane ne va pas tarder à l'apprendre, de même que tous les autres habitants de Téhéran ; la pénurie fait rage dans les supermarchés et les stations-service. La situation des réfugiés des zones de guerre est abordée par l’arrivée de Mali, une amie d’enfance de la mère de Marjane, et de sa famille, tous hébergés à Téhéran pendant quelque temps chez les Satrapi.
L’auteure traite le déroulement des huit années de guerre dans sa globalité, allant à l'essentiel. Par le biais de l'histoire de la femme de ménage des Satrapi, Madame Nasrine, elle dénonce l'endoctrinement et l'aveuglement des jeunes engagés volontaires iraniens, qui se voyaient remettre une clé qui leur « ouvrirait les portes du paradis » selon leurs recruteurs, eux-mêmes non condamnés à sauter sur des mines ou à périr sous les balles. Elle nous parle des bombardements sur Téhéran et de la bataille de Khorramshahr (au mois de mai 1982). C'est dans cette mise à feu et à sang du peuple iranien que Marjane sort définitivement de l’enfance, en fumant sa première cigarette dans un acte de rébellion envers sa mère.
La situation des iraniens restés en Iran et de leur famille est traitée à travers l’histoire d’un oncle de Marjane, Taher, qui ne peut voir son fils, émigré aux Pays-Bas, avant sa mort qu’il sent prochaine. Cet oncle essaie de se procurer des faux passeports pour sortir du pays. Sa tentative échoue avec la découverte du faussaire Khosro, par les services du gouvernement. L'oncle meurt sans avoir pu revoir son fils.
Après la révolution islamiste, les produits issus des pays occidentaux sont interdits en Iran. Cet interdit est montré par les souvenirs que les parents de Marjane lui rapportent clandestinement de Turquie, par exemple ; des posters, une veste en jean, le dernier modèle de Nike et un badge de Michael Jackson. Il est également rappelé par les scènes de vente à la sauvette du même type de produits dans les rues de Téhéran. Alors que les Pasdaran (« gardiennes de la révolution ») font la loi dans les rues, Marjane apprend à biaiser et à jouer un double jeu dans une société d'imprévus, de tabous et d'interdits. C'est donc avec un succès coupable qu'elle ressort de son interpellation par ces femmes, sauvée par le mensonge.
Les bombardements de missiles Scud, la mort des voisins, les difficultés de Marjane à accepter les nouvelles contraintes (y compris vestimentaires) et le durcissement du climat politique poussent les parents de Marjane à l’envoyer en Autriche pour continuer ses études.
top of page
15,00 €Prix
bottom of page